Une douce brise de bonheur

Cet été, j’ai fait un orgie d’Ito Ogawaaux Editions Picquier.
Après « Le restaurant de l’amour retrouvé » j’ai englouti, « La papeterie Tsubaki » et sa suite «La République du Bonheur ».

Les deux romans suivent la vie quotidienne d’Hatoko, jeune écrivaine public, qui a repris la papeterie de l’Ainée, sa grand-mère.

Dans le premier volet, La papeterie Tsubaki, paru en 2018, on découvre Hatoko dite Popo, une jeune femme qui aime flâner dans la ville Shogounale de Kamakura, ville qui se rempli de touristes lors des fêtes rituelles. Sur son chemin, elle s’arrête dans les temples, les cafés, les restaurants, les épiceries. Déguster un simple thé est un moment empli de magie. La plupart de son temps est consacré à la papeterie, elle repense à son aïeule décédée, qu’elle ne connaissait que peu finalement, les deux étant en conflit permanent. Reprendre le poste d’écrivain public, lui procure une certaine pression. Comment rendre l’exactitude des sentiments de ses clients, avec quel papier le message sera-t-il le mieux servi et quelle plume transmettra au plus juste l’émotion voulue? Popo, nous fait traverser les continents depuis sa table, nous parlant des timbres anciens, des différents stylos et plumes, des factures de papiers. C’est un univers onirique, ou l’auteure fait appel à tous nos sens.

« Le timbre devait être humecté avec des larmes de chagrin pour une lettre triste, et avec des larmes de joie pour une lettre gaie. C’est ce que m’avait appris l’Ainée, je m’en souviens. Mais je n’y arrivait pas encore. Je recourrais aux quelques gouttes d’eau suspendues au bec du robinet. »

Dans «La République du Bonheur » nous retrouvons Hatoko un an plus tard, elle vient de se marier avec Mitsuro, l’homme rencontré à la fin du premier tome. La voilà devenue la maman de QP, cette adorable petite fille de six ans. Tout ces changements, apportent des joies profondes et des doutes. Comment entrer dans une famille qui a vécu un deuil trop tôt? Comment trouver sa place dans ce trio? Popo, nous livre ses émotions, avec une immense sensibilité et une remarquable pudeur japonaise. Ce roman est une brise chaude de fin d’été.

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