Un petit tour et puis s’en vont

En 2002, j’ai découvert la plume de Richard Russo à travers son livre, prix Pulitzer, “Le déclin de l’empire Whiting”.

Le plaisir intense de lecture et l’urgence de son écriture restent entiers au contact de son dernier roman “Retour à Martha’s Vineyard”.

Tout comme les protagonistes, c’est avec nostalgie que je me replonge dans l’ambiance de mes études en Nouvelle-Angleterre.

Les 4 mousquetaires se retrouvent sur l’île de Martha’s Vineyard, après la remise des diplômes en mai 71. Ils sentent bien qu’ils sont à un tournant de leurs vies. Ils viennent de passer quatre années où c’était “tous pour un et un pour tous” mais la conscription du 1er décembre 69 à changer la donne. La date de naissance de Mickey est sortie en sixième place, il doit s’enrôler dès la semaine suivante et partir pour le Vietnam. Teddy est épargné, Lincoln sur le fil. Jacy va se marier fin juin, avec un homme qu’elle n’aime pas. Le dernier jour, à l’aube, elle déguerpit pour ne plus jamais reparaître.

Quarante-quatre années s’écoulent, avant qu’ils ne reviennent pour une ultime fin de semaine sur l’île, Lincoln a décidé de vendre la maison que sa mère lui a légué. Le temps des retrouvailles, de faire le point sur une vie : le libre arbitre a-t-il vraiment sa place? Que s’est-il passé en 71? Sont-ils là, juste pour prendre du bon temps? Ou pour élucider la disparition mystérieuse de cette femme dont ils étaient tous les trois follement amoureux?

Voilà donc ce que l'on appelait le prix du péché. Ayant trahi la confiance de ses amis il les soupçonnait maintenant d'avoir trahi la sienne ; les personnes qu'il connaissait le mieux et qu'il aimait le plus devenaient soudain des inconnus. Désormais le vieux monde familier était étrange incertain.

Tour à tour, les trois hommes s’interrogent, explorent les possibles non avouables. Leur amitié y survivra-t-elle?

Impossible de lâcher le livre et un déchirement de le terminer.

Richard Russo une valeur sûre de la littérature américaine contemporaine.

365 pages de bonheur.

Previous
Previous

La douceur du monde

Next
Next

Et m****